
Après des mois à faire notre marché chez Guillaume, il nous a fait découvrir son lieu de production dans le quartier de la Baratte. Il nous a parlé avec passion de ses légumes, de son équipe, de sa philosophie. Nous avons pu découvrir sa manière de travailler et parcourir ses parcelles.
Bonjour Guillaume, peux-tu nous présenter l’exploitation et son origine?
Nous voici sur les terres ancestrales de la Baratte où il y a du maraîchage depuis 400 ans. Ces terres s’y prêtent car la Loire est à moins de 300 mètres.
Tout ce qui est produit sur place, est vendu sur place. Il n’y a pas de transport et moins d’emprunte carbone que si je venais du bas Morvan. Je n’ai pas l’eau partout sur les parcelles. La plus grande est la mieux irrigable, donc celle où on fait la culture la plus “intensive”.
A l’époque, il n’y avait que des petits maraîchers ici. Ils utilisaient des chevaux et il n’y avait pas de tracteurs. C’était plutôt des compléments de revenus pour eux. (Beaucoup travaillaient à l’usine THOMSON, dans les anciennes firmes du coin à Nevers. C’était des employeurs importants de l’époque.)
Les maraîchers produisaient des légumes ici, sur de toutes petites parcelles. Ils étaient 30 ou 40 sur celle que j’occupe aujourd’hui. Ça s’appelle le territoire du mangeux d’ail, parce qu’ils en cultivaient beaucoup.
Comment es-tu arrivé sur cette exploitation?
Je suis arrivé en 2013, il n’y avait rien ici. Il y avait de l’herbe et des ronces de partout, c’était une friche. Le lieu était abandonné depuis 30 ans. Il y avait des petits maraîchers jusqu’aux années 50, puis il y a eu l’arrivée des maraîchers professionnels.
Comment as-tu pu t’installer ?
La chambre de l’agriculture de la Nièvre, la Ville de Nevers et le Département ont souhaité créer un espace test agricole. L’idée était de donner l’opportunité à des porteurs de projet issus du milieu agricole ou pas, d’accéder à ce métier. C’est comme ça que j’ai pu travailler sur cette exploitation. En ayant à disposition des serres, un tracteur, j’ai pu expérimenter, produire, vérifier l’existence d’une clientèle et voir si le projet était viable. Cela m’a permis de mettre le pied à l’étrier dans le maraichage biologique.
La couveuse d’entreprise m’a permis d’avoir un numéro de SIRET et un accompagnement commercial. Si je n’avais pas eu ça, clairement je n’en serais pas là aujourd’hui. Cela m’a évité de gros investissements de départ. Si j’avais dû acheter des tracteurs au départ, je n’aurai pas pu. Aujourd’hui, la grosse difficulté, c’est de s’installer. Surtout pour ceux qui ne sont pas du métier.
Que faisais-tu avant de te lancer dans le maraichage ?
Avant, j’étais éducateur spécialisé. Dernièrement, on faisait passer des CAP horticoles à des jeunes. Cela m’a permis de mettre un pied dans le métier. Ça me passionnait déjà. Enfant, je voulais des vaches. Mes parents me l’ont vraiment déconseillé et m’ont dit de faire autre chose car on n’avait pas le matériel, ni l’espace. Selon eux, c’était très compliqué d’arriver au statut de chef d’exploitation. En gros, ma mère rêvait que je sois autre chose qu’ouvrier.
Qu’est-ce qui t’a donné envie de changer de voie ?
Je n’avais pas accès à la nourriture biologique et je me suis rendu compte que le mieux était de la produire, dans un petit jardin par exemple. Ensuite, j’ai visé l’autonomie alimentaire, pour vivre autrement, en sortant des rouages de l’argent.
Aujourd’hui je trouve ça hyper excitant de produire des légumes et que les gens les mangent.
Aussi, je fais vivre un tissu social autour du maraîchage. J’ai donc réussi à raccrocher mes deux casquettes, autour d’un travail social et environnemental. Cela demande beaucoup, beaucoup d’énergie. Aujourd’hui, je pense que c’est pérenne mais je ne sais pas si ça le sera demain. Le problème est qu’aujourd’hui, nous ne sommes pas assez soutenu.
Le vague du BIO est en vogue en ce moment, d’où vient-elle?
C’est un mouvement qui vient du peuple, mais les distributeurs et les industriels se sont emparés du BIO, car c’est une manœuvre financière importante. Il y a aujourd’hui un gros clivage entre le gouvernement actuel et cette énergie qui va vers le BIO qui est censé nous apporter une nourriture un peu plus saine. A ce jour, le gouvernement subventionne de l’agriculture qui va pouvoir être cotée en bourse pour pouvoir avoir une force à l’export mais il ne subventionne pas l’agriculture qui va soigner les Français.
Alors je pose la question : “Pourquoi on continue à subventionner une agriculture qui est destructrice de l’environnement, qui utilise des pesticides ?”
Qu’est-ce que tu en as marre d’entendre sur le BIO ?
Les gens disent toujours que le BIO est trop cher. On a été habitués a des prix faux. Où place-t-on le budget nourriture dans nos dépenses mensuelles? Cela devrait être en premier plan des dépenses. Aujourd’hui le budget nourriture est au 4e ou 5e plan. Le premier plan de dépense c’est le numérique, après c’est le loisir, et seulement après intervient la nourriture.

Choux traditionnels français de La Barrat'Abio

Debeer Guillaume
Hello, les bags packers, bravo pour cette article d’une justesse sans égal quant a la retranscription de mes propos, et pour la qualité de l ‘interview.
Super maîtrise de l outil vidéo, c’est rythmé, le cut précis et les plans exceptionnels, enfin bref top a regarder !
Content d’être votre premier rendez vous Green, je m abonne !
Bon voyage a vous 2
Agathe Veillith
Guillaume, MERCI pour ton retour qui nous fait très très très plaisir !
Bientôt des nouvelles vidéos en ligne et le départ qui approche à grand pas !
Merci de nous avoir fait confiance, et à très bientôt, ici ou là !
Agathe
Boyer
On adore les légumes de Guillaume et on en redemande toujours 🙂
Merci de nous nourrir si bien et de prendre soin de nos estomacs
Bisous des Boyer/Ortiz
moulin
authenticité, sincérité
Cornet
Ouah! Je suis contente dav5oir de tes nouvelles Guillaume et de voir que tu es heureux. Magnifique métier et engagement humain qui te ressemble. Bises d’une ancienne collègue du Cpr 😊
Virginie.
Agathe Veillith
Merci Virginie pour ce commentaire 🙂 Nous sommes heureux de voir que notre blog recréé des liens entre les personnes ! C’est aussi le but !!!
Chalande Martine
Le lien, les liens qui réunissent les gens autour de projets de vie formidables comme le tien Guillaume et bravo au “Le rendez-vous green” pour leur article !
Agathe Veillith
Merci Martine pour ce commentaire !
Nous sommes heureux de voir que notre projet vous plaise et qu’il créé des liens entre des personnes aux mêmes valeurs 🙂
très bon weekend !
Charrière
Bravo très beau reportage ! je vais m’abonner aussi. Les légumes de Guillaume sont vraiment les meilleurs et ses recettes de velouté au radis noir, de butternut ou turban de turk au four miammmm :+)
Virginie Charrière (fan de Guillaume)
Agathe Veillith
Bonjour Virginie, Merci beaucoup pour ton commentaire qui nous fait chaud au coeur !
Miam en effet les légumes de Guillaume et son équipe !!!
😀